PRESSE / Carcassonne : il se dénonce à la place de son ami, prévenu de trafic de stupéfiants

Deux hommes, âgés de 27 et 28 ans étaient jugés en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel ce lundi 23 septembre.

Article original publié dans l'indépendant du 23/09/2019 par Yannick Bonnefoy
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Deux hommes, âgés de 27 et 28 ans étaient jugés en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel ce lundi 23 septembre. Le premier a été arrêté en possession de stupéfiants, le second s'est rendu au commissariat assurant que la résine de cannabis lui appartenait. 

Le 18 août dernier, c'est alors qu'il circule dans son véhicule Peugeot 207 et franchit une ligne blanche, qu'Azzedine, un homme de 27 ans, domicilié à Limoux, est contrôlé par une patrouille de police. Dans son véhicule, les policiers retrouvent des produits stupéfiants à peine dissimulés. Un joint contenant du cannabis et une balance sur le tableau de bord, puis 28,5 g de résine en petits sachets, dans un sac de sport. Et, pour couronner le tout, le véhicule n'est pas assuré et le permis du conducteur a été suspendu. Azzedine est immédiatement placé en garde à vue. Lui dit être une victime puisque le sac ne lui appartiendrait pas, pas plus que les deux balances électroniques présentes dans son véhicule et les deux fusils retrouvés chez lui lors d'une perquisition.

Et les 600 € en petites coupures rangés dans une sacoche ? "C'est à moi. C'était pour acheter un lit et un frigo. Je venais de les retirer au distributeur et comme j'ai perdu mon portefeuille, je les ai mis là-dedans", répond-il quand la présidente, Emmanuelle Wacongne, l’interroge. Le prévenu, qui a déjà passé plusieurs années en prison, avec 37 mentions à son casier dont de nombreuses condamnations pour détention et cession de stupéfiants, nie toute implication dans la revente et reconnaît avoir conduit malgré la suspension de son titre. "Je ne pensais pas que c'était grave", a-t-il expliqué. 

Si Azzedine est arrivé sous escorte car placé en détention provisoire suite à ces faits, Nizari posté à ses côtés à la barre du tribunal, comparaissait libre (sous contrôle judiciaire). Âgé de 28 ans, c'est après s'être lui-même rendu au commissariat pour dire que le sac contenant la résine de cannabis lui appartenait, que le jeune homme a été retenu dans les liens de la prévention. "J'ai laissé le sac dans sa voiture. J'avais la tête ailleurs", dit-il face aux juges. Il reconnaît une importante consommation de stupéfiants mais pas la vente, ni l'offre de produits prohibés. Selon ses dires, c'est après avoir appris de la famille d'Azzedine qu'il était incarcéré, qu'il s'est dénoncé.

"Ils prennent tout le monde pour des idiots"

Cette version manque de convaincre la procureure. "Ils prennent tout le monde pour des idiots, les enquêteurs et les magistrats... avec leurs explications complètement improbables", a-t-elle martelé. Pour le ministère public, Azzedine "se balade avec l'attirail parfait du trafiquant de drogue dans sa voiture", et est, de par ses multiples condamnations, "bien ancré dans le monde des stupéfiants". Quant au second prévenu, Nizari, "il invente des explications les plus incroyables les unes que les autres pour tenter (...) d'assumer seul l'entière responsabilité." La magistrate croit plutôt en des pressions exercées par le premier sur le second.

Mais il n'en est rien à en croire Me Charlotte Deloffre, l'avocate du prévenu qui s'est livré. "Il n'avait pas envie qu'un garçon qu'il connaît depuis son enfance, puisqu'ils ont grandi au même endroit, soit condamné à sa place." Quant aux deux fusils à pompe retrouvés chez le premier, Nizari reconnaît qu'ils lui appartiennent et qu'il les garde pour effacer sa dette auprès d'une personne dont il a embouti le véhicule. 

Pour la défense d'Azzedine, Me Hichem Laredj, a contesté "le portait au vitriol", fait par la procureure, qui a requis trois ans de prison ferme contre son client, dans un dossier où l'on retrouve "30 grammes de cannabis maximum". Et de plaider : "Ce n'est pas un enfant de chœur mais c'est un jeune homme qui a grandi, qui a mûri." 

Face à l'impossibilité d'établir les responsabilités de chacun, le tribunal a condamné les deux prévenus à 12 mois de prison dont 6 avec sursis, assortis d'une mise à l'épreuve de deux ans comportant des obligations de travail et de soins. Le maintien en détention d'Azzedine a été ordonné mais sa peine pourrait être aménagée par la suite. 

Article original publié dans l'indépendant du 23/09/2019 par Yannick Bonnefoy
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