PRESSE / Carcassonne : le légiste parle d'un acharnement certain

Depuis jeudi, trois accusés comparaissent devant la cour, pour avoir mortellement passé à tabac Christophe Anselme, le 21 février 2013.

Article original publié dans l'indépendant du 30/01/2016 par Yannick Bonnefoy
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Depuis jeudi, trois accusés comparaissent devant la cour, pour avoir mortellement passé à tabac Christophe Anselme, le 21 février 2013.

Des cachets de Temesta (*), des canettes de bière d'1/2 litre en grande quantité, des joints de cannabis... Tel est le cocktail explosif de cette fin de journée du 21 février 2013, lors de laquelle Christophe Anselme a trouvé la mort après avoir été roué de coups de poing et de pied par ses deux amis de beuverie, Mathieu Gourdain et Philippe Nunez... Et ce, sous les yeux de la seule femme du groupe restée impuissante (lire ci-dessous). Du sang sur le sol, au plafond et aux murs Hier, pour la seconde journée du procès des trois accusés de l'affaire du "tabassage mortel de Montredon", le jury de la cour d'assises a été plongé dans le vif du sujet, avec le témoignage du capitaine de police Marc Abadie, qui a décrit la scène de crime : "Il y avait du sang partout sur le sol, avec des éclaboussures sur les murs et au plafond. Tout l'appartement était sans dessus dessous. Il y avait des canettes, des cachets et tout un tas d'objets qui jonchaient le sol..." Peu auparavant, c'est par visio-conférence que la légiste a présenté ses conclusions. Un rapport choc, qui relève de multiples blessures et ecchymoses, notamment au niveau de la tête, une fracture fermée des os propres du nez... Au total, une cinquantaine de lésions "ecchymotiques" ont été relevées sur le corps de la victime, ainsi que 14 plaies, 29 fractures aux côtes et 1/4 de l'oreille droite arrachée. "Tout ça dénote un acharnement certain. Cela nécessite une grande violence". Et la légiste d'insister sur l'importance des traumatismes subis à coups de pied par la victime sur tout le thorax, "qui sont la cause du décès". Un ensemble de coups violents qui ont causé un phénomène d'hémorragie interne et d'asphyxie.

"Il n'a jamais repris connaissance..."

Le poids des mots mais aussi celui des images, avec la diffusion de la bande de la vidéosurveillance du "Domaines des Seigneurs", à Montredon, où l'on voit Mathieu Gourdain et Philippe Nunez traîner le corps de Christophe Anselme sur le parking "comme une vulgaire poupée de chiffon". On y voit également Rachida Abouid, qui ouvre la porte arrière du véhicule de Mathieu Gourdain et qui aide à charger le corps. À ce moment, il est 20 h 11 précises à Montredon, mais la voiture des accusés n'arrivera qu'à 21 h 29 aux urgences de l'hôpital Antoine-Gayraud, à cause d'une crevaison sur la rocade et d'un changement de roues. De permanence ce 21 février 2013 au soir, le médecin urgentiste est revenu sur son intervention : "Il a d'abord fallu le sortir de la voiture pour débuter le massage cardiaque. Il était en insuffisance respiratoire. Nous l'avons intubé et ensuite placé dans un coma artificiel. Il n'a jamais repris connaissance, et j'ai dû déclarer son décès à 1 h 45." Lundi 1er février, , la journée débutera à 9 h avec la plaidoirie de Me Raymond Escalé pour la partie civile, suivie du réquisitoire de l'avocat général Éric Lapeyre. Puis des plaidoiries de Mes Florian Médico, Sébastien Leguay et Charlotte Deloffre pour la défense des accusés. (*) Sert au sevrage contre l'alcool. Henri Pons préside la cour d'assises de l'Aude.

Article original publié dans l'indépendant du 30/01/2016 par Yannick Bonnefoy
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